Lubero: de l'Ituri à Beni, malgré la forte présence de l'armée gouvernementale, les égorgeurs ne cessent de prolonger la zone de massacres.

Publié le 19 mars 2023 à 11:01

Malgré les alertes de la population locale, les ADF ont fait leur première incursion barbare à Lubero.

C'était aux environs de 00:00 de la nuit du 18 au 19 mars 2023 que les personnes armées ont fait une incursion dans le village Nguli-Bilima à Muramba lac, groupement Ngulo, chefferie des Baswagha. Le premier bilan provisoire est neuf personnes tuées dont sept femmes, trois hommes tous découpés à la machette, une blessée grave et plusieurs autres portées disparues. Supposées faire partie des éléments des rebelles ougandais ADF, ces auteurs de ce massacre seraient venus de Mulimande et qu'aux environs de 17:00 de cette soirée, ils ont traversé dans une vallée située entre Museya et Kyavinyonge avant d'arriver dans le village dans lequel ils sont commis leur forfait. Les mêmes sources signalent qu'ils avaient d'abord pris un citoyen natif de cette zone, et que c'est ce dernier qu'ils avaient obligé de les guider. Par ailleurs, il faut aussi souligner qu'après ces crimes, pour sortir de ce village, ces inciviques ont emprunté la même itinéraire

Quant aux victimes répertoriées, ici est sont les identités des personnes massacrées à Nguli en localité Vuveyi lac, groupement Ngulo chefferie des Baswagha territoire de Lubero.

  1. KAVUGHO MWIGHA 61 ans

  2. KAVIRA KAMATE 60 ans

  3. KAVIRA Valentine 6 ans

  4. KAVUGHO MBOLEWA 25 ans

  5. KAVIRA KAHIGHANA 30 ans

  6. KAHINDO MBAKULIRAHI 20 ans

  7. KAKULE MUMBERE 32 ans

  8. KAKULE MATENDERE DOGO 24 ans

  9. KASEREKA MASEHYA Samuel 22 ans et enfin KATUNGU Valence de 8 ans qui est grièvement blessée et qui sa vie est danger. Elle a été dépêchée à Kyavinyonge où la médecine doit voir comment l'accorder une dernière chance.( Source : chef Local).

Il faut noter qu'avant que ce pire n'arrive, il y avait une semaine que la population locale alertait sur des mouvements suspects qu'elle observait dans cette zone. Sauf que les autorités gouvernementales sont restées insensibles face à cet appel. Et en conséquence de ce comportement caractérisé par le silence ourdie, c'est la population innocente qui continuent à subir le lourd tribu.

De l'opinion populaire, ce silence laisse croire que les militaires des Forces Armées de la RDC ainsi que leurs hiérarchie seraient complices dans ce phénomène dit ADF. Il est difficile de comprendre comment la population peut alerter sur le danger qui la guète et que les autorités restent passives. Une enquête doit être initiée pour dénicher les mobiles cachés derrière ce comportement qui ne cesse de sacrifier la population.

Rappelons que le village Nguli est à la limite entre le territoire de Lubero et la chefferie des Bashu dans le territoire de Beni. Il est situé à l'ouest du PP Muramba, juste à près de 4 à 5 Km à face de Kasimbi en territoire de Lubero.

L'extension des zones opératoires des ADF et le M23/RDF se poursuivent donc. Beni, Lubero, Rutshuru, Masisi, Nyiragongo, 5 territoires déjà en détresse, nous alertons encore le pouvoir de Kinshasa et de Goma.

L'État congolais doit multiplier ses efforts pour s'acquitter de son obligation de protéger et de respecter Ceci suppose que dans ses relations horizontales et verticales, il doit prendre des mesures adéquates pouvant contraindre son armée à protéger les civils contre les agissements des tiers. Loin de ça, il doit faire en sorte que ses services ne soient pas impliqués dans les violations des droits de la population civile qu'ils sont sensés protéger.

C'est pourquoi, LISVDHE en tant qu'une organisation de défense et promotion des droits humains recommande :

  • La nomination des magistrats pouvant être permanents pour enquêter sur les crimes perpétrées à l'Est de la RDC et plus précisément à Beni, Lubero, Rutshuru, Ituri et ailleurs.

  • Recruter les jeunes dans chaque village, les former et les grouper en groupe d'autodéfense et cela dans chaque village et quartier.

  • Lever les unités militaires FARDC qui se sont érigées en coutumier dans cette zone et les remplacer par d'autres.

  • Prendre en charge (salaire, logement, restauration…) les unités militaires déployées dans les zones opérationnelles,

  • Mettre en place des mesures qui doivent contraindre les officiers militaires à ne pas pratiquer les activités commerciales.

  • Préserver des mesures disciplinaires en l'endroit d'un chef militaire qui a été alerté du danger par la population et qu'il n'a pas agi avant ou comme il se devait.

  • Organiser des activités de suivi et contrôle réguliers des troupes déployés sur le terrain des opérations.

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