Le M23 passe en recrutement forcé des jeunes. Cinq jeunes sont exigés dans chaque dix maisons.

Publié le 14 janvier 2024 à 16:09

Des réunions tenues du 05 au 10 janvier 2024, à Bunagana, Rubare, Rutshuru, Kiwanja et partout ailleurs où le M23 contrôle, une décision de recrutement obligatoire des jeunes a été prise par les responsables du groupe rebelle M23. Dans un ultimatum de dix jours, soit pouvant expirer le 20 janvier 2024, cinq jeunes garçons doivent sortir dans chaque entité composant de dix maisons pour être soumis à une formation militaire.

Les habitants, et plus particulièrement les jeunes du territoire de Rutshuru et d'autres territoires sous contrôle du M23, s'inquiètent de cette décision qui porte atteinte au droit d'objection de conscience. 

Cette situation rappelle l'époque du Rassemblement congolais pour la Démocratie (RCD) avec son système d'auto-défense. Ce système s'était douloureusement soldé avec la distribution des armes. Ce qui est la grand-mère de multiples groupes armés actuels pullulant jour et nuit dans le territoire de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo. 

LISVDHE affirme qu'il est vrai que le service militaire ainsi que les autres formes de services effectués à la place du service militaire de manière régulière ne devraient pas être considérés comme constitutifs de travail forcé ou obligatoire. 

Toutefois, LISVDHE rappelle que toute personne soumise à l’obligation du service militaire régulier qui, pour d'impérieux motifs de conscience, refuse de participer à l’usage des armes, a le droit d’être dispensée de ce service dans certaines conditions.

Mais, le M23 étant qualifié d'un mouvement armé irrégulier et qualifié de terroriste, LISVDHE croit également que le service militaire ainsi que les autres formes de services effectués à la place du service militaire obligatoire devraient être considérés comme constitutifs de travail forcé ou obligatoire. Dans le cas contraire, les recrues potentielles devraient recevoir de complètes informations détaillées sur l’ensemble des aspects touchant au recrutement et à l’entrée en fonction, y compris la nature spécifique des engagements qu’implique l’enrôlement dans son armée. Pour ce faire, dans le cas des recrues potentielles âgées de moins de 18 ans, la loi portant protection de l'enfant ainsi que d'autres textes nationaux et internationaux interdisent l'enrôlement des enfants au sein des forces armées. Cependant, le M23 doit s’assurer que les personnes qui n’ont pas atteint l’âge de 18 ans ne sont pas recrutées de force dans les forces armées.

Dans le souci le protéger les droits l'homme et rien que le droit de l'homme de chaque citoyen, LISVDHE lance une sonnette d’alarme aux autorités de la République Démocratique du Congo. Et pour cet effet, elle recommande au

a) Aux responsables du Mouvement du 23 mars (M23) : 

 

  • De garantir le respect des principes énoncés de la législation et les pratiques nationales relatives aux membres des forces armées ;

  • De cesser à utiliser des civils comme boucliers de guerre,

b) Aux autorités de la République Démocratique du Congo

 

  • Prendre des mesures politiques, militaires et diplomatiques pouvant permettre de débarrasser son peuple des rébellions et groupes armés.

  • Mobiliser les relations diplomatiques pour que le monde l'aide à fragiliser ce groupe armé par leur infliger des sanctions.

  • Réactiver les mandats d'arrêt internationaux qui avaient été décernés contre les responsables du M23 en 2013, avant d'être retirés depuis 2019.

Fait à Goma le 11 janvier 2024

La Direction

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Commentaires

Jules
il y a 3 mois

On peut voir des faces Tutsis Rwandaises qui manipulent un congolais kils mettent devant. Des manipulateurs, evil people