Rutshuru : torture pour le lucre, torture pour le règlement de compte.

Publié le 4 décembre 2023 à 12:46

RUTSHURU: TORTURES POUR LE LUCRE, TORTURE POUR LE REGLEMENT DE COMPTE

À Rubare, Mr Bosco Ntahorugiye, 30 ans, Rubona a été appelé par les responsables du M23 basés à Rubare. Ces derniers l'ont exigé d'être nommé et travaillé comme agent de renseignement du mouvement. Pour ne pas être taxé d'être ennemi du mouvement, il a été contraint d'accepter.

Le 11 novembre 2023, on lui a demandé d'aller chercher une personne à jeter au cachot pour qu'il paie des amendes. N'étant pas éduqué pour effectuer ce sale besogne qui n'est qu'une ingérence dans les droits de l'homme ou une ordre mal donné, il est allé au quartier, mais sans rien faire. Ne l'ayant pas trouvé un fautif, il est retourné et a informé qu'il n'a pas trouvé la proie requise. De ce message qui a été mal entendu à l'oreille de son chef, à la place de celle qu'on l'a envoyée d'aller chercher, et qu'il n'a pas su trouver, il a été pris et torturé pour que seul avoue qu'il n'est rien, complice des jeunes des groupes armés Wazalendo ; et que de ce fait, comme il n'a pas voulu arrêter une personne par complaisance, que lui-même paie la somme qui serait payée par la personne qu'il devrait être arrêtée. Sauvé de justesse par des interventions de ses amis, très souffrant, il a été dépêché à l'un des structures sanitaires locales.

LISVDHE est inquiète de la recrudescence des cas des tortures perpétrées par les éléments M23 à l'endroit de civils en territoire de Rutshuru. Elle croit que ces agissements sont contraires à l'idéal d'un mouvement qui se taxe de bien vouloir protéger un peuple. Elle les condamne avec véhémence.

Suivant de près ce qui se passe dans la République, LISVDHE note une passivité dans le chef des autorités congolaises vis-à-vis de la situation des rebelles du M23. Cette passivité se caractérise par l'absence des mesures justes et efficaces à l'égard de la protection des civils. La course aux postes et leur maintien au pouvoir leur préoccupent plus que la sécurité de leurs citoyens. Les droits humains n'étant pas seulement une vision, mais aussi une politique, l'État congolais doit revoir stratégies et mettre en place des nouvelles mesures pouvant imposer la sécurité des civils vivant dans les zones en mains de l'ennemie.

Toutefois, LISVDHE demande aux autorités de la République d'user dans leurs communications un langage encourageant et pouvant amener les populations otages des rébellions et autres groupes armés à ne pas désespérer.

Pour prendre connaissance de ce qui est la situation des droits de l'homme dans l'Est de la République Démocratique du Congo, surfez sur le lien "actualités", de notre site web www.lisvdhe.org.

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