Goma: des enlèvements, des fusillades et extorsions, d'autres formes des guerres dans la guerre. L'essence de l'État en péril?

Publié le 1 mai 2024 à 14:14

C'est depuis le 29 avril 2024 que la famille de monsieur Chadrac Ndagano le recherche. De plus au moins 17 ans, il est élève à l'Institut La Référence sur laquelle il fait sa sixième année des études secondaires. Le 29 avril 2024, le jeune a quitté son domicile pour l'école et n'est plus revenu. 

Dans une vidéo très sensible circulant sur la toile, l'on peut voir le jeune soumis à des tortures graves de ses ravisseurs. Bras et pieds liés par-derrière, pour inciter ses proches à trouver et leur envoyer l'argent exigé, on voit les tortionnaires faire passer la scie à bois sur sa tête comme les autres parties du corps. On y voit qu'on verse sur lui de l'eau froide. Ce qui choque encore de plus, l'on peut constater que la vidéo est tournée en pleine journée et à l'extérieur.

Il sied de préciser que le petit Chardac Ndagano habite au quartier Kieshero, non loin du complexe Juhudi. Ses parents et ses proches, abandonnés à eux seuls, peinent à le retrouver.

LISVDHE rappelle qu'au delà des enlèvements, il ne se passe pas une journée où une nuit sans que personne ne soit tuée tant par un militaire de la force régulière ou de ses alliés wazalendo que par d'autres malfrats. Pendant ce temps, la ville est la plus peuplée militairement (Forces Armées de la République Démocratique du Congo et leurs alliés de la plateforme des groupes armés dite wazalendo, la force de la SADC et de la MONUSCO).

LISVDHE rappelle également que cette pratique est une monnaie courante dans la ville de Goma et ses environs. Elle dure il y a de cela plus de dix ans. Ce qui étonne, c'est que les autorités gouvernementales en sont souvent informées, mais aucune mesure de prévention ni protection des victimes n'a jamais été prise.

Eu égard à ce qui précède, LISVDHE condamne les enlèvements et les tortures perpétrés à l'endroit des personnes tant par les éléments de l'ordre et leurs alliés que par les tiers acteurs.

Elle condamne par ailleurs la passivité ou l'omission des autorités face à leurs obligations de protéger ainsi que de respecter les droits des individus. 

LISVDHE croit qu'en temps de guerre comme en temps de paix, l'état demeure dans l'obligation de respecter et de protéger les droits de l'homme. Cela voudrait tout simplement dire que les agents portant mandat de l'État ne doivent pas s'ingérer dans les droits humains et doivent protéger les civils contre les acteurs tiers. Cependant, elle appelle l'État congolais à l'ouverture des enquêtes sur chaque cas faisant état aux violations des droits de l'homme, et plus particulièrement pour des cas d'enlèvements, des tortures, des meurtres et assassinats, des viols, etc.

D'autres parts, LISVDHE croit que l'État doit prendre des mesures pour contrôler la circulation des armes de guerre dans la ville.

Toutefois, et croyant que l'État le gouvernement de la République aurait déjà formé un nombre important des jeunes, LISVDHE souhaiterait que l'État pense maintenant à la dissolution du phénomène wazalendo, tout en les retirant de la ville, les amener dans un centre de formation, et les intégrer enfin dans les forces armées de la République plutôt qu'à les laisser à la charge des seigneurs des guerres. 

 

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