𝐆oma: une ville sans loi, une ville de chacun contre chacun.

Publié le 12 octobre 2024 à 15:27

La nuit du 10 au 11 octobre 2024 a été marquée par une tragédie qui s'est déroulée dans le quartier Katindo 2 en ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

Monsieur Alain Kalunga Kiessa, un jeune homme hospitalisé et mentalement instable, a été brutalement tué et brûlé vif par la population en colère qui l'a confondu avec un voleur.

Des recherches de la LISVDHE, monsieur Alain, était interné à l'hôpital Caritas de Goma pour des soins médicaux. Il était en état d’internement car se trouvait dans un état mental fragile.

Des témoins ont rapporté à LISVDHE que bien qu'il ait des moments de lucidité, il présentait souvent des signes de désorientation.

Dans la nuit du jeudi au vendredi 11 octobre 2024, Alain, s’eqt manifesté inquiet après avoir entendu des cris qu'il croyait être ceux de sa mère. Dans cet état, on le voit quitter précipitamment son lit d'hôpital. Dans tout état d’inconscience, il est sortie tout nu avant de se voir empêché de sortir par les gardiens de l'hôpital.

Apres, il va contourner ces gardiens pour finalement escalader l'enclos autours de l'établissement.  Une fois dehors, une foule en colère poursuivait un individu suspecté de vol. Pris dans la confusion générale, Alain a été intercepté par ces habitants et ont cru c’etait lui le voleur qu'ils cherchaient.

Sans vérification ni preuve, la foule en émotion a appliqué une justice expéditive, battant Alain jusqu'à la mort avant de brûler son corps.

Cet agissement populaire n’est autre que le reflet de l’absence de l’autorité de l’États et de l’absence de justice. Il est devenue normal à l’Est de la RDC. Il ne cesse de semer la terreur et de causer des pertes en vies humaines injustifiées. Tel serait aussi le cas monsieur Christian Octave, un autre jeune dynamique, mari et père d’un enfant qui a été aussi tué et brûler. Rappelons également que le 05 de ce même mois d’autres deux jeunes garçons ont été tués et brûlés par la population au quartier Kieshero juste près de l’Université la Sapientia. 

Ces actes sont non seulement révoltant mais aussi inadmissibles dans une société qui se veut démocratique. 

Par ailleurs, ce comportement démontre en suffisance combien l'absence de confiance dans les institutions judiciaires et sécuritaires bat record dans le chef de cette population longtemps meurtrie et abandonnée. Il pousse certains citoyens à prendre la justice entre leurs mains, et cela au détriment de la vérité.

Se basant sur des lois relatifs aux droits de l’hommes, LISVDHE croit qu’aucune personne, de toute nature soit-elle ne devrait perdre la vie de manière aussi cruelle. Surtout que la présomption d’innocence, le droit d’accès au tribunal et le droit au procès équitable constituent tous des droits de l’homme garantis à tout être humains.

LISVDHE condamne ce cas de meurtre d’une personne qui ne demeurait qu’innocent. Elle condamne également la passivité de l’État congolais vis à vis de son obligation de protéger. 

La vie humaine etant sacrée, LISVDHE pense que les autorités compétentes doivent revenir sur leurs obligations. Il est impératif que des enquêtes sérieuses et approfondies soient menées afin que les auteurs de ce crime soient identifiés et traduits en justice.

En plus autorités doivent renforcer la sensibilisation contre la justice populaire et s'assurer que des mesures adéquates soient mises en place pour protéger les citoyens. Il est temps que les mécanismes de sécurité et de justice soient revus pour éviter que de tels incidents ne deviennent monnaie courante à Goma et dans d'autres villes de la République Démocratique du Congo.

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